LETTRE DU 4 Mai 2020
« PAIX DANS L’ANGOISSE… »
Chers amis du sanctuaire de l’Unité,
Heureux de vous retrouver à la suite de la lettre du 4 avril écrite par le Père Adelin Gacukuzi, schoenstattien, nouveau (et premier !) recteur du sanctuaire de l’Unité à Thun. Je suis nommé avec joie chapelain à ses côtés.
Voici un nouveau pas franchi pour ce lieu béni non pas des dieux mais de ce Dieu unique en trois personnes ! Quel grand mystère, n’est-ce pas, que la « religion » chrétienne ? Celui qu’on ne peut nommer, l’Inconnaissable, se laisse saisir dans une mangeoire et sur une croix par les mains de ses créatures bien-aimées et surtout, surtout, dans l’Eucharistie ! Un Dieu qui, dans son humanité, vit réellement la mort et en triomphe pour nous emporter tous dans son Royaume d’amour. Si, bien-sûr, nous saisissons cette main divine et désormais humaine qui était déjà tendue vers le bon larron, premier canonisé directement par le Christ ! Il est grand, le mystère de la foi en un Tout Puissant confiné désormais dans le cœur de chaque être humain après l’avoir été dans le sein d’une Vierge ! Mais rien n’aurait pu se faire ainsi sans la bonne volonté de celle qu’on appelle à juste titre la Mère de Dieu et la Mère des hommes.
Ainsi, ce sanctuaire marial poursuit sa route, comme ses deux cents « petits frères » répandus dans le monde, et offre comme éducatrice de la foi chrétienne cette maman incomparable.
Comme il est beau ce mois de mai ! Tout refleurit ! Les oiseaux chantent de nouveau à tue-tête… Et comme il est juste d’offrir à la Sainte Vierge ces jours de mai où les si belles couleurs naturelles l’emportent sur la grisaille du temps. La nouvelle Eve de l’Evangile nous couvre de son manteau protecteur, si maternel !
Bien-sûr, nous sommes tous dans l’inquiétude d’un avenir incertain à cause de ce si méchant et si petit virus. Qui d’entre nous n’est pas touché par la souffrance d’un ami malade, parfois un parent proche, au pire un deuil, une situation économique angoissante, des relations humaines douloureuses…
Alors, comme Joseph Engling au milieu des combats, de la haine et de la mort, pressons-nous sur le cœur de Marie et confions-lui toute notre vie. N’a-t-il pas dit, ce jeune homme de 20 ans, au plus fort de la guerre : « Je suis un homme bizarre je ne me comprends pas moi-même. Les obus peuvent éclater à mes pieds, je n’éprouve aucune peur. Je reste tranquille et recueilli, froid comme on dit. Pendant que mon camarade tremble et s’affole, que d’autres s’enfuient, je reste tranquillement couché dans mon trou en imaginant un obus me déchiqueter ; sans en être épouvanté. Au contraire, derrière cette image transparait une autre réalité plus heureuse. Et même la pensée que je puisse être couché là, affreusement mutilé, je ne ressens aucune crainte. Si cela doit arriver, qu’il en soit ainsi. » Joseph restait confiné à la place où Dieu veut que nous soyons tous… Et il restait en paix, malgré les larmes.
L’ami du Christ doit être un modèle en ce temps favorable où la machine infernale de ce début de millénaire semble grippée. Les fleurs du mois de mai de Joseph Engling (n’hésitez pas à les découvrir sur les sites de Schoenstatt) viennent montrer la folie de Dieu face à l’apparente sagesse du monde. La douceur et l’humilité ont toujours triomphé de la violence et de l’orgueil ; toujours.
Père Jean-Marie Moura - Thun St Martin, le 04/05/2020